La route Napoléon est probablement l’une des routes touristiques françaises les plus populaires. Un ruban de goudron mythique qui serpente à travers la grande histoire et de tous petits villages, quelque part entre les vallées alpines vertigineuses et la délicate Provence.
De Golfe-Juan, où il débarqua de l’île d’Elbe en février 1815, à Grenoble, marchez dans les pas de Napoléon à travers l’itinéraire qui le mena de la Côte d’Azur à Paris, à la reconquête du pouvoir. La portion entre le littoral méditerranéen et la capitale du Dauphiné, désormais goudronnée et baptisée RN85, vous mènera de l’arrière-pays provençal aux sommets escarpés des Hautes-Alpes, à l’écart des sites touristiques classiques.
Sixt vous livre donc un itinéraire avec les meilleurs endroits où s’arrêter le long des 328 km de la route Napoléon, qui devrait plaire à tous les amoureux d’histoire de France, de paysages contrastés et de road trip, à deux ou quatre roues !
Les stops incontournables sur la route Napoléon
Pourquoi cet itinéraire ? Le périple de Napoléon de Golfe-Juan à Paris en passant par Grenoble fut décidé afin d’éviter les troupes de Louis XVIII à Marseille et dans la vallée du Rhône. En plus de son intérêt historique, cet itinéraire permet de découvrir tout l’arrière-pays provençal, loin des paillettes de la Côte d’Azur, et l’incroyable diversité des paysages des Alpes du Sud, gorgés de soleil.
La côte d’Azur : de Golfe-Juan à Grasse
– Golfe-Juan
Commencez là où le petit Caporal et ses 1.200 hommes débarquèrent, en provenance de l’île d’Elbe, le 1er mars 1815, après 10 mois d’exil sur l’île toscane : Golfe-Juan. Située sur la commune de Vallauris, entre Antibes et Cannes, cette station balnéaire offre une jolie plage protégée du vent par sa baie et des spots de plongée tout autour. N’oubliez pas de fouler le sable paradisiaque de l’île Sainte-Marguerite, et d’humer le parfum d’eucalyptus et de pins qui se dégage de ce bout de terre situé à un petit kilomètre de Cannes.
Pour vous imprégner de l’histoire, allez admirer la stèle Napoléon dans le vieux port et la colonne surmontée de son buste, square Nabonnand.
– Cannes et Le Cannet
Pour un stop glamour, rendez-vous à Cannes. Outre la Croisette, cette promenade qui longe la Méditerranée et concentre un nombre exceptionnel de magasins de luxe, attardez-vous au Suquet, la vieille ville de Cannes aux petites rues typiques. Si vous aimez le cinéma, vous pourrez vous amuser à chercher les nombreux murs peints en référence au 7e art et même visiter le quartier de la Californie, qui abrite les villas de nombreuses célébrités. Au Cannet, rendez-vous dans la vieille ville, qui regorge de marchés provençaux, de bâtisses historiques et de boutiques d’artisanat.
– Mougins
Après un départ des plus hollywoodiens, dirigez-vous vers l’arrière pays et arrêtez-vous dans le village médiéval haut-perché de Mougins. Avec ses ruelles pavées bordées de cyprès, ses galeries d’art et ses restaurants raffinés, il est une escale parfaite pour s’imprégner de la douceur de vivre provençale. C’est aussi pour son atmosphère bohème que l’on craque pour Mougins, qui fit tourner la tête de bien des célébrités, comme Pablo Picasso, Edith Piaf ou Christian Dior, conférant à ce village un ADN distingué mais pas prétentieux.
Par ici les gourmands ! Pour profiter des plaisirs gustatifs de Mougins, nous vous recommandons le restaurant La Place de Mougins, qui propose une cuisine issue de produits du marché magnifiés par le talent du chef Denis Fétisson.
– Grasse
Avec ses façades pastel, sa végétation luxuriante et sa vue sur la mer, Grasse vous enivrera, et pas que pour la production de parfum qui fait sa renommée. Après un tour dans sa vieille ville, n’hésitez pas à visiter une des parfumeries qu’elle abrite. Les maisons Fragonard, Molinard et Galimard proposent en effet des visites guidées de leur paradis olfactif.
Un stop à Cabris, pour une vue à couper le souffle. A quelques kilomètres de Grasse, le village plein de charme de Cabris vaut absolument le détour. D’abord parce que, du haut de ses 550 mètres, il dispose d’une vue royale sur la Méditerranée et le massif de l’Esterel mais aussi pour la délicieuse atmosphère bucolique et délicate qu’il renferme.
Reprenez ensuite la route et traversez Saint-Vallier-de-Thiey puis dirigez-vous vers le parc régional des Préalpes. Admirez la vue majestueuse sur le massif de l’Esterel du haut des 984 mètres du pas de la Faye. La route à flanc de colline est un régal pour les pilotes !
La Provence : de Castellane à Sisteron
– Castellane
On quitte la mer et les palmiers pour s’enfoncer dans un paysage de vertes collines et de vallées fraîches. Après avoir longé une route tortueuse à la vue exceptionnelle en passant par le col de Valferrière, arrêtez-vous à Castellane. Ses façades colorées dominées par le roc calcaire qui l’encercle, les gorges du Verdon toutes proches et les eaux turquoise du lac de Castillon font de ce gros village une destination de pleine nature idéale, à mi-chemin entre Provence et montagne. Dans ce décor d’exception, randonnées, rafting et autres activités de plein air s’offrent à vous.
– Digne-les-Bains
On reprend la route, direction, le nord. A une cinquantaine de kilomètres de Castellane, faites escale à Digne-les-Bains. Autoproclamée « city zen », capitale de la lavande et des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains est sourtout connue pour ses sources d’eau chaude et son excellente qualité de l’air. Outre ses thermes, vous pourrez profiter du patrimoine naturel et culturel qui l’entoure, à travers le Géoparc de Haute Provence labellisé Unesco. Remontez par exemple l’histoire en empruntant la Route du Temps, ou admirez les quelque 1500 ammonites qui tapissent une dalle vieille de 200 millions d’années !
Après cette pause vivifiante, nous vous conseillons, si vous voyagez l’été, de vous rendre à Valensole, paradis de la lavande, où les champs de fleurs bleues s’étendent à perte de vue. Sachez éaglement que Digne organise la Foire de la lavande, fin août.
Découvrez dans notre article les plus beaux endroits à visiter en Provence.
Faites comme Napoléon, arrêtez-vous au château de Malijai. En reprenant la route vers Grenoble, faites escale dans le village de Malijai, où Napoléon passa la nuit, entre le 4 et le 5 mars 1815. Le château du XVIIIe siècle (aujourd’hui transformé en mairie) accueillit l’empereur avant que celui-ci ne poursuive son ascension à Sisteron, où son fidèle bras droit Pierre Cambronne s’empara de la citadelle.
– Sisteron
Situé aux portes du Dauphiné, le village de Sisteron, perché à 485 mètres au-dessus des flots azur de la Durance, est un stop incontournable sur la route Napoléon. D’abord parce que sa citadelle, accrochée au rocher qui domine la ville, est d’une incroyable beauté mais aussi parce qu’il s’agit d’un lieu de passage entre deux mondes : les vallées alpines tranchantes et la végétation provençale aride. L’été, le plan d’eau des Marres vous permettra de vous rafraîchir dans un décor de carte postale.
Les Alpes : de Gap à Grenoble
– Gap
Cap vers Gap ! Ville sportive par excellence, la capitale des Hautes-Alpes combine climat méditerranéen et influence montagnarde de par sa situation à plus de 700 mètres d’altitude, entre le parc des Ecrins et le massif Devoluy. Après avoir flané dans son centre-ville résolument provençal (ne manquez pas la place Jean-Marcellin), vous pourrez visiter les jardins remarquables du Domaine de Charance. Puis, reprenez la route pour rentrer dans le vif du sujet : la traversée des Alpes.
– La vallée du Valgaudemar
Après Gap, vous grimperez à 1248 mètres au col Bayard. Si vous aimez la hauteur, sachez que vous pourrez même toiser le paysage à 1696 mètres en vous rendant au col de Gleizé. Puis, il est temps de respirer l’air frais de la vallée du Valgaudemar, connue pour ses paysages montagneux royaux, ses sommets de glace et ses cascades enchanteresses. Pour cela, rendez-vous tout autour de La Chapelle-en-Valgaudemar où le tumulte des eaux de Combe-froide, du Casset, du Voile de la mariée et les Oulles du Diables, ces impressionnantes gorges que la colère des eaux a creusées dans la roche, vous rafraîchira à coup sûr.
– Laffrey
Avant d’arriver à Grenoble, arrêtez-vous dans la petite commune de Laffrey, et plus précisément à la Prairie de la rencontre, au bord du lac éponyme. C’est ici que la reconquête du pouvoir de Napoléon prit une tournure décisive : alors que les troupes du 5e de ligne de Louis XVIII allaient ouvrir le feu sur lui, le fin stratège Napoléon réussit à leur faire baisser les armes : « Je suis votre Empereur, reconnaissez-moi! S’il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, me voilà! ». Et aux soldats de baisser les armes et d’acourir vers « leur » empereur. A l’époque, une bonne partie des Français étaient en effet favorables au retour de Napoléon au pouvoir. Aujourd’hui, une statue a été érigée en mémoire de cet épisode historique.
En sortant de Laffrey, vous pourrez emprunter la célèbre Rampe de Laffrey, qui relie le village à Saint-Pierre de Mésage sur une route en zigzag et en pente atteignant à son apogée 18% ! Soyez prudent !
– Grenoble
Comme Napoléon le 7 mars 1815, rejoignez maintenant la capitale iséroise : Grenoble ! Saviez-vous que c’est ici que l’empereur rétablit son pouvoir en publiant un décret, le 9 mars 1815, indiquant que désormais, les actes publiques et la justice seraient rendus en son nom ? Les férus d’histoire pourront même se rendre 7, rue Montorge, où le petit Caporal séjourna deux nuits, à l’Auberge des Trois Dauphins, devenue Auberge Napoléon (désormais fermée).
Cet épisode des Cent Jours, qui fait écho aux 100 jours de règne de Napoléon entre le 20 mars et le 22 juin 1815, fait encore aujourd’hui l’objet de fascination car Napoléon réussit l’exploit de revenir au pouvoir sans utiliser les armes, la population lui ouvrant grand les bras au fur et à mesure qu’il se rapprochait de Paris. Découvrez ici l’itinéraire détaillé qu’emprunta Napoléon entre Golfe-Juan et Grenoble.
Auteur : Elodie Souslikoff
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